Association laïque depuis sa création, Le Planning s’est prononcé contre la remise en cause de la loi de 1905 et revendique le sens libérateur de la laïcité. Gage de liberté de conscience et d’exercer ou pas un culte, la laïcité ne doit en aucun cas être prétexte à exclure des femmes, des filles, des minorités. Association féministe, le Planning familial base son cap politique sur le constat que les injustices sociales structurant nos sociétés, s’inscrivent dans des rapports sociaux inégalitaires qui croisent les rapports de genre, de race et de classe. Il lutte contre toutes les formes de violences faites aux femmes, contre toutes les discriminations et pour l’égalité entre les sexes et les sexualités.
Association de terrain, le Planning pratique l’accueil inconditionnel de toutes les femmes. Il recueille ainsi leur parole et les informe sur leurs droits, tous leurs droits, quelle que soit leur situation. Permettre l’accès aux droits fondamentaux, à la santé sexuelle, aux espaces ressources, se construit au quotidien avec les personnes concernées. En effet, les luttes contre les discriminations et pour l’émancipation ne se font pas à leur place mais avec elles. Association inclusive, démocratique et d’éducation populaire, le Planning construit son projet politique en s’appuyant sur ses pratiques. Depuis 60 ans, cette posture interpelle constamment ses représentations, réinterroge ses pratiques.
Nous n’avons jamais accepté que nos militant.e.s bénévoles et salarié.e.s fassent du prosélytisme, mais nous ne les avons jamais obligé-e-s à faire preuve de neutralité notamment dans leur façon de s’habiller. Les convictions religieuses que peuvent avoir certain.e.s ou l’absence de conviction religieuse qu’ont d’autres, n’engagent que celles et ceux qui les expriment et en aucun cas le Planning familial. Pour cette position très claire sur la laïcité, le Planning familial est trop souvent la cible pour tou-te-s ceux-elles qui ne peuvent concevoir que toutes les femmes soient libres de leurs choix. Il ne s’agit pas de penser pour les femmes, mais avec elles et de s’opposer avec elles à ceux et celles qui les en empêchent - intégrismes religieux, courants anti-choix, masculinistes, - mais aussi qui s’arrogent le monopole de la pensée des valeurs universelles. A la veille des élections européennes, la mobilisation nécessaire pour la défense des droits sexuels et reproductifs est à la mesure de l’enjeu sur lequel Simone de Beauvoir nous alertait : Rien n’est jamais acquis, en particulier en ce qui concerne les droits des femmes.
"N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant." Ne vous trompez pas de cible ! Faire courir des rumeurs contre l’éducation à la sexualité, tenter de décrédibiliser le travail de terrain, faire croire au renoncement de la laïcité... Ne laissons pas le Planning être un bouc émissaire au centre d’une bagarre idéologique ou d’un enjeu politique ; ce serait prêter le flanc aux opposants aux droits des femmes ; ce serait une insulte pour les personnes qui s’y rendent chaque jour et qui témoignent de difficultés d’accès à l’avortement, de l’absence d’éducation à la sexualité, des violences intrafamiliales, des discriminations liées au sexe, au genre ou à l’orientation sexuelle…
Parce que le sexisme ne sera pas vaincu sans combats simultanés contre l’exploitation capitaliste, contre le racisme, contre les obscurantismes en tous genres, le Planning poursuivra ce travail et cette lutte pour l’autonomie de toutes et tous et pour défendre la laïcité : il n'y a pas d'alternative au vivre ensemble !.