Prise de parole du Collectif droits des femmes 69

Rassemblement du 11 février 2025 contre les violences sexistes et sexuelles vécues par les femmes sans logement à l’initiative du collectif « Solidarités femmes à la rue »

 

Battons nous toustes, aux côtes des femmes à la rue, pour les droits des femmes et contre toutes les violences !

 

Le Collectif droits des femmes 69 rassemblant associations féministes, syndicats, mouvements progressistes et organisations politiques, a appelé à ce rassemblement parce que nous sommes solidaires du combat que mène depuis des mois le collectif

« Solidarités femmes à la rue » et de celui que mènent les collectifs soutenant les mineures isolées étrangères pour le respect de la présomption de minorité.

 

Les personnes à la rue sont de plus en plus nombreuses en France et parmi elles le pourcentage de femmes augmente. Souvent moins visibles que les hommes, elles ont aussi souvent la charge des enfants qui subissent eux aussi les conditions indignes de la vie à la rue. C'est la conséquence des politiques gouvernementales qui développent précarisation, chômage, misère, racisme…

 

Parmi elles, beaucoup sont issues des migrations

Elles fuient les guerres, les persécutions, les famines, la misère économique tout comme les hommes, mais elles fuient aussi les violences spécifiques, les mutilations sexuelles, les mariages forcés, les séquestrations et dans les pays en guerre, les viols pratiqués massivement comme arme de destruction. Certaines aspirant à un meilleur avenir, à être plus libres, peuvent aussi partir tout simplement à la recherche de meilleures conditions de vie. 

Le durcissement des politiques migratoires, dont les récentes politiques de Darmanin et Retailleau, les fermetures des frontières les pénalisent particulièrement. Et leur parcours migratoire est à nouveau semé de violences en tout genre.

Les politiques, et c’est particulièrement vrai en France, instrumentalisent à l’envie le discours féministe prétendant « sauver les femmes » alors même que l'état réduit au contraire le droit d’asile, ne met pas en place suffisamment d'hébergements  et rend les régularisations de plus en plus difficiles. Quand ces femmes arrivent, elles se retrouvent abandonnées, sans abri ni appui et sont à nouveau en but aux violences qu'elles ont déjà subies tout au long de leur parcours migratoire.

Les mineures isolées étrangères se voient refuser la présomption de minorité et sont remises à la rue après des évaluations par la Métropole, évaluation insistant pourtant sur leur particulière vulnérabilité compte tenu des épreuves qu'elles ont vécues sur leurs parcours...

Arrivées au bout de leur long et douloureux parcours d’exil, toutes ces femmes grossissent les rangs des chômeurEs et précaires. Elles subissent, aux côtés des autres précaires, les politiques sexistes et racistes menées par nos gouvernements.

 

Quelles que soient leurs origines, dans la rue comme ailleurs, les femmes subissent de plein fouet les violences liées au genre. Mais, la menace est bien supérieure dehors. 

90% d’entre elles ont été victimes de violence au moins une fois. Insultes, agressions sexuelles et viols sont le lot quotidien de ces oubliées, pour qui le danger est présent à chaque minute de leur existence. 

 

En vivant dans la rue, elles doivent aussi se battre  pour accéder à un minimum d'hygiène. Il faut donc des places d'hébergement pour les femmes, avec des équipements adaptés.  Seuls 10% des usagers et usagères des douches mises à disposition par les centres d’accueil d’urgence sont des femmes. Pour cause, les équipements que proposent les centres d’hébergement d’urgence sont rarement pensés dans le respect de l’intimité de celles qui en feront potentiellement usage. 

 

Les violences sexistes et sexuelles sont partout, tout le temps. Elles pourrissent nos vies, à la maison, elles pourrissent nos vies au travail, elles pourrissent nos vies quand nous sommes contraintes de vivre dans la rue. 

 

Battons nous ensemble pour que la société change, pour que les violences sur les femmes, les minorités de genre et les enfants cessent. 

 

C'est pourquoi nous reprenons à notre compte et soutenons les revendications du collectif Solidarités femmes à la rue.

- Rencontre d'urgence avec la Préfecture, la Mairie, la Métropole pour mettre fin aux violences envers les femmes sans logement

-Prise en charge matérielle et psychologique de toutes les victimes de violences

- réquisition des logements vides, des équipements municipaux et métropolitains

- politique de mise à l'abri immédiate pour les femmes et les enfants et un hébergement pour toustes

-la régularisation des toustes les sans papiers

 

Nous soutenons aussi les revendications des collectifs accompagnant les mineurEs isoléEs etrangEres

Elles doivent être protégées, mises à l'abri et prises en charge par l'ASE jusqu'à la décision finale du juge pour enfants concernant leur minorité.

Dans l'attente de l'application de ce principe qui découle de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant et des préconisations de la Défenseure des Droits, nous demandons à la Métropole et à la Préfecture, une extension du nombre de places dans le dispositif dit « station » pour les filles en recours (au nombre de 10 seulement actuellement)

 

Battons nous, rassemblons nous, agissons pour les droits des femmes!

Un toit c'est un droit !

 

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