l'IVG, un droit fondamental, un combat contre l'extrême droite et contre la guerre
Le 28 septembre est la journée mondiale de lutte pour le droit à l'avortement. Plus que jamais faisons entendre et résonner à Lyon et partout dans le monde notre slogan : NOS CORPS, NOS CHOIX !
A l'heure où nous avons frôlé la catastrophe avec une extrême droite aux portes du pouvoir, où la victoire du Nouveau Front Populaire n'a pas été respectée par le gouvernement autoritaire du Président Macron…
A l’heure où le gouvernement qui arrive au pouvoir compte parmi ses membres des ministres qui ont voté contre la constitutionnalisation de l’IVG, contre le mariage pour toustes, contre l’interdiction des thérapies de conversion…
A l'heure où de nombreux pays sont gouvernés par des hommes cis blancs qui ne sont pas pour les droits des femmes et minorités : cette journée est plus que nécessaire pour rappeler les besoins qui ne sont toujours pas couverts sur le territoire Français.
Par ailleurs, l'annonce de coupes budgétaires à venir et de restrictions sur l’Aide médicale d’Etat ne font que renforcer nos inquiétudes. Ainsi, dès les prochaines semaines, il faudra continuer à faire pression pour demander au gouvernement Macron :
Où sont les budgets pour pérenniser les Centres d'IVG ?
Où sont les moyens pour que chaque personne qui avorte puisse choisir où et comment elle interrompt sa grossesse ?
Où est la formation des soignant-e-s pour une réelle prise en charge féministe et de soin ?
Où sont les garanties quant aux approvisionnements en matière de médicaments, notamment des molécules permettant les IVG médicamenteuses ?
Au delà des seuls actes d'IVG, une politique d'austérité pénalise encore et toujours les femmes et les minorités de genre. Ce sont nos corps qui sont peu ou mal soignés ! Ce sont nos douleurs qui sont minorées ou négligées. Ce sont nos paroles qui ne sont pas entendues, pas comprises, pas suivies d'effets. Ce sont nos corps qui sont dévalorisés, moqués, stigmatisés, encore plus quand nous sommes en situation de handicap ou quand notre peau ou nos croyances, réelles ou supposées, nous distinguent d'une norme bien trop étroite pour être acceptable !
Les droits des femmes et des minorités de genre à disposer de leur corps, le droit à la santé, les droits sexuels et reproductifs sont des droits fondamentaux. Ils concourent à la réalisation pleine et entière de tous les autres droits et à l'émancipation de toutes et tous !
En Europe, l'IVG est toujours interdite à Malte et en Pologne, et extrêmement difficile d'accès dans plusieurs régions en Italie, ou payante en Autriche ou en Allemagne. Face à ce déni de nos droits fondamentaux, nous devons construire une véritable force féministe européenne. Les plus grandes organisations féministes européennes sont depuis plusieurs mois en train de bâtir un réseau politique de combat, mais aussi un réseau de pratiques. Car nous sommes plus fortes que l'extrême droite qui menace nos droits ! C'est le constat qu'ont fait les camarades slovènes et polonaises à l'origine de l'ICE, l'Initiative Citoyenne Européenne pour un droit sécurisé et libre à l'IVG dans l'Union Européenne. Si vous ne l'avez pas encore fait, nous vous invitons à signer et à partager cette initiative pour récolter au plus vite le million de signatures nécessaires. Au delà des signatures, nous vous invitons à nous rejoindre pour ce combat.
Car la route est encore longue. Les réactionnaires et les antichoix sont riches et nombreux. En Italie Meloni, l'alliée de Le Pen et Bardella, a autorisé les prières et les manifestations dans les hôpitaux contre le droit à l'IVG!
En Palestine, en Ukraine, au Congo, partout où règnent la guerre et la violence, ce sont les droits à disposer de nos corps qui sont attaqués. Nos capacités reproductives sont la cible des politiques qui veulent contrôler nos vies, des injonctions au "réarmement démographique" aux stérilisations forcées des minorités, de l'interdiction de l'IVG aux pénuries de médicaments. Nous voulons choisir : c'est ça, la justice reproductive.
Partout dans le monde, ceux qui nous accusent d'extrémisme et de wokisme, n'attendent qu'une chose : que nous baissions notre vigilance. Nos droits ne sont jamais acquis, certains même, reculent. Le climat actuel nous oblige ! Nous vivons un moment critique pour les femmes, les minorités de genre, pour toutes les personnes que l'extrême droite ciblent : pauvres, précaires, handicapé-e-s, musulman-e-s, juives-juifs, immigré-e-s, personnes binationales, personnes LGBTQIA+ et queers.
Féministes, personnes qui défendons les droits humains, les libertés fondamentales et le libre choix nous devons être à la hauteur et nous devons nous battre et nous organiser, ici à Lyon, ici en France, ici en Europe et partout dans le monde :
- Pour pouvoir choisir de poursuivre ou non une grossesse.
- Pour pouvoir choisir les méthodes d'Interruption Volontaire de Grossesse qui nous correspondent le mieux.
- Pour disposer de nos vies et de nos corps de manière libre et autonome.
- Pour que cesse la stigmatisation de l'IVG, notamment telle qu'elle est organisée par les anti-choix et leurs relais dans le monde médical ou dans l'accompagnement social.
- Pour respecter le choix de toutes les femmes, et toutes les personnes susceptibles de tomber enceintes
Et nous le voulons maintenant !
Pour que ce droit à l'IVG soit pleinement respecté, il est nécessaire, de garantir partout dans le monde, et pour toutes les personnes concernées : un accès aux soins de qualité libre et gratuit. Et ce, quelles que soient : leur nationalité, leur âge, leurs identités de genre, leur handicap, leur orientation sexuelle, leur origine sociale ou géographique, leur apparence, leur religion...
Nous voulons pour toustes un accès à un personnel soignant formé, féministe, qui respecte le consentement et la diversité des corps et des situations.
Nous voulons pour toustes un accès à des structures hospitalières et médicales de proximité, où l'on peut bénéficier de soins de manière inconditionnelle, anonyme si on le souhaite, avec de l'écoute et du respect.
Nous voulons pour toustes un accès à l'information et à la contraception libre et gratuite, avec une réelle diversité de méthodes et de choix, ce qui nécessite un allongement du délai légal, actuellement de 14 semaines de grossesse en France.
Si vous partagez ces idées, soutenez les associations, rejoignez une organisation qui défend ces positions : organisons-nous car c'est ensemble et organisé·es que nous luttons contre le patriarcat !
Rejoins-nous avec tes ami·es à l’occasion de la Journée du 25 novembre,
journée internationale de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
Nous serons dans la rue pour une grande manifestation qui aura lieu le samedi 23 novembre …