Conséquence du manque de connaissances généralisé sur le cycle menstruel, le tabou entourant les règles, et avant cela, les revenus de plus en plus faibles des femmes précaires, posent un véritable scandale sanitaire.
Pour toutes, nous revendiquons que soit assuré le droit :
- À l’accès aux protections périodiques de son choix, adaptées à sa morphologie et en quantité suffisante
- À une éducation menstruelle et à l’information accessible partout
- À la santé menstruelle par le contrôle de la qualité des produits et la prise en charge des pathologies en lien avec les menstruations
- À des environnements scolaires, publics et professionnels adaptés
Plusieurs propositions de loi pour la mise en place d’un congé menstruel ont été déposées, mais rejetées. De nombreuses structures l’appliquent tout de même. Depuis le 1er avril, un décret transparence oblige à indiquer la composition sur les boîtes. Certaines protections réutilisables prévoient d’être remboursées à hauteur de seulement 60% pour les moins de 26 ans, et à 100% pour les bénéficiaires de la CSS.
Si on peut se réjouir brièvement de ces quelques mesures - fruit du travail acharné des associations féministes - elles sont loin d’être suffisantes pour la santé des utilisatrices. Car autour de 4 millions de personnes en France sont encore touchées par la précarité menstruelle.
Quand les femmes obtiennent des mesures pour protéger leur santé, c’est toujours au compte-goutte. Pendant 10 ans, nous nous sommes battues pour que ces questions soient prises au sérieux par le débat public. C’est une victoire partielle, de longue date, et qu’il nous importe de continuer toujours plus fort. Le PF38 entre dans sa sixième année de lutte contre la précarité menstruelle. Parce que les premières victimes sont toujours les femmes seules, pauvres, précaires, migrantes, nous voulons la fin des politiques qui précarisent des populations de plus en plus nombreuses pour faire la course au profit. Nous comptons donc
sur l’action conséquente des pouvoirs publics, et nous le rappellerons encore, et tant qu’il le faudra.
En 2023, à travers 72 points de collecte, c’est plus de 56 000 protections qui ont été collectées - soit plus que les années précédentes, malgré le contexte d’inflation. Le travail bénévole fourni pour cette campagne est toujours colossal, même si la participation institutionnelle et la couverture médiatique restent instables et insuffisantes.
Cette année 2024, la collecte aura lieu du 1er au 31 octobre
Nous en appelons à une solidarité massive, par des dons de serviettes jetables ou d’argent. Pour ce faire, nous avons ouvert une cagnotte accessible ci-dessous. Pour les personnes dans le besoin, chaque euro compte.
Nous ne dirons jamais assez qu’en appeler à la bonne volonté des individus et des commerces ne suffit pas. Rappelons le : le Planning Familial de l’Isère n’a pas vocation à se substituer aux services de l’État.
Notre association se positionne en réponse à une urgence. Nous n’oublions pas que c’est aux décideurs institutionnels et aux législateurs, qu’il revient de joindre le geste à la parole. Plus que des déclarations d’intention, nous avons besoin de mesures concrètes et à grande échelle.
Le Bureau du Planning Familial de l’Isère
comment participer ?
- La caisse de solidarité en ligne : https://www.helloasso.com/associations/planning-familial-isere/collectes/lutte-contre-la-precarite-menstruelle
- La carte interactive des urnes à dons : Pour savoir où donner des serviettes, voir la carte disponible à la une sur https://www.le-tamis.info/
- Être bénévole : écrire à communication@leplanningfamilial38.org