La journée mondiale de lutte contre le sida du 1er décembre 2022 s'inscrit dans la stratégie mondiale de l'Onusida (programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida) qui a pour objectif de mettre fin à l'épidémie d'ici à 2030.
« Poussons pour l’égalité »
Avec ce slogan, l’Onusida incite le monde à agir contre les inégalités : accès au dépistage pour toutes et tous, mise en place de lois pour lutter contre la stigmatisation et l’exclusion des personnes vivant avec le VIH, réel accès aux traitements pour le Sud comme pour les pays du Nord, mobilisation contre l’exposition des femmes et des jeunes filles qui du fait des inégalités de statut sont particulièrement affectées.
Ces dernières représentent 49% des nouvelles infections en 2021, et en Afrique Subsaharienne 63% des personnes vivant avec le VIH sont des femmes, avec en plus un risque deux fois supérieur d’être infectées pour les jeunes filles de 15 à 24 ans en comparaison aux jeunes hommes.
On le sait, nous ne sommes pas égaux/égales face à la maladie, face à l’accès aux traitements, face à la prévention.
Covid & VIH : l'un ne doit pas éclipser l'autre
Cette journée du 1er décembre est l'occasion de rappeler que tant le Covid que le VIH doivent être combattus, que l’épidémie de Covid ne doit pas masquer celle du VIH : l'effort de prévention est à pérenniser et à renforcer partout, pour tout le monde, sans oublier les femmes et les jeunes qui représentent 13% des nouvelles contaminations.
D’où l’importance du travail du Planning Familial dans ses accueils, groupes de paroles et consultations pour les femmes et les jeunes, en particulier en direction de celles et ceux qui ont le moins accès à l’information et aux soins :
- auprès des Mineurs Non Accompagnés, développer avec nos partenaires des actions de prévention, d’information et d’éducation à la sexualité et de consultations médicales en matière de santé sexuelle et reproductive, afin de ne pas les laisser isolé.e.s face aux risques supplémentaires qu'iels encourent.
- auprès de toutes les femmes, continuer les accueils dans une approche globale de santé, particulièrement pour celles dont la situation socio-économique est précaire, en offrant toute l’information sur la santé sexuelle et les moyens de préventions adaptés. Elles représentent encore cette année 29% des nouvelles contaminations.
- auprès des femmes migrantes qui sont particulièrement touchées par l’infection au VIH. L’enquête PARCOURS réalisée en Ile-de-France auprès de femmes originaires d’Afrique subsaharienne a mis en évidence les facteurs augmentant l’exposition aux risques d’infection des femmes. Face à un environnement social marqué par l’insécurité au niveau de la situation administrative donc du travail, du logement, de l’isolement et du manque d’accès à la santé dans un contexte de précarité maximale, il a été montré qu’elles étaient victimes de violences puisqu’elles ont témoigné jusqu’à 4 fois plus souvent que les femmes non infectées avoir été victimes de rapports sexuels forcés.
Le cumul de vulnérabilités des femmes nées à l’étranger
Dans ce contexte, la PrEP (Prophylaxie Pré-Exposition) doit être un outil déterminant pour donner une autonomie aux femmes. Mais alors que celles-ci représentent 32 % des nouveaux diagnostics de VIH en 2021, seulement 2,5 % des initiations de PrEP depuis 2016 les concernent.
Nous devons nous mobiliser pour améliorer l’accès des femmes à la PrEP !
En raison des discriminations sexistes, des préjugés qui pèsent sur la vie affective et sexuelle des femmes, la sérophobie pèse fortement sur les femmes touchées par le VIH et invisibilisées. Pourtant, elles existent, ont besoin d’écoute, de soins et d’informations pour leur bonne santé sexuelle.
#NousExistons