En France, le droit à l’avortement est un droit fragile : fermeture des centres CIVG,
impossibilité pour les sages-femmes de pratiquer l’IVG instrumentale, double clause de
conscience pour les médecins, délai de 12 semaines seulement.
La crise du Covid a impacté l’accès à l’IVG, faisant émerger des difficultés nouvelles à
l’exercice de ce droit pourtant fondamental : pas de place dans les blocs opératoire, renvoi
vers le privé. Malgré la mise en place d’un certain nombre de mesures comme la prolongation
de l’accès à l’IVG médicamenteuse à domicile de 7 à 9 semaines de grossesse, la possibilité
pour les médecins et les sages-femmes de prescrire par le biais de téléconsultations ou
encore le droit d’acheter des médicaments abortifs en pharmacie, de nombreuses femmes ont
été soumises à encore plus de violences et ont dû parfois renoncer à avorter. Pour celles dont
la grossesse dépassait le délai légal des 12 semaines, aller au Pays Bas, en Espagne ou au
Royaume Uni où les délais sont moins stricts s’est avéré quasi impossible!
Et pourtant : la proposition de loi, portée par quelques élu.es demandant l’allongement des
délais de deux semaines, la suppression de la clause de conscience, ainsi que la possibilité
pour les sages-femmes de pratiquer des IVG instrumentales qui serait indispensable pour
régler maintes difficultés a été arrêtée dans son parcours parlementaire par une stratégie
d’obstruction (5 élus ont rédigé environ 400 amendements).
Bien plus, le gouvernement n’a pas jugé bon de la reprendre à son compte et donc d’en
faire un projet de loi pour défendre ce droit !
Et pourtant, des sages-femmes et des médecins sont prêt.es à réaliser des IVG à 14
semaines de grossesse.
Et pendant ce temps, les anti-choix agissent, efficaces en communication, avec des
moyens financiers importants en France, en Europe et aux Etats-Unis. Nous les voyons à
l’oeuvre, en Pologne, en Slovénie, en Hongrie, en Italie, à Malte et dernièrement au Texas où
avorter est à présent quasiment impossible. Les anti-choix attaquent ou restreignent les droits
des femmes (avortement contraception d’urgence), font reculer l’éducation à la sexualité à
l’école, et plus largement menacent la démocratie. En France, les anti-choix attaquent les
locaux du Planning Familial comme à Strasbourg, Nantes ou Paris. Face aux offensives
réactionnaires, une mobilisation féministe est nécessaire !