Dans une déclaration faite le 11 février dernier sur Radio J. Mme Bergé dit vouloir “passer au crible” les “associations soutenues financièrement” afin de détecter toutes ambiguïtés dans les propos tenus par les associations féministes suite aux crimes du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Elle annonce que la demande a été faite « cette semaine » à l’administration pour un retour attendu « dans les jours qui viennent ». En cas d’ambiguïtés, qui restent d’ailleurs à définir, les subventions à ces associations seraient supprimées. 

Ces propos font suite à ceux tenus par Gérald Darmanin, le 5 avril dernier. Interpellé lors d’une audition sénatoriale, sur les critiques formulées par la Ligue des Droits de l’Homme quant à l’action des forces de l’ordre à Sainte Soline, il a indiqué que, dans ce contexte, les subventions accordées par l’Etat à la LDH devraient en effet être examinées, avant d’enjoindre les collectivités territoriales à faire de même.

La mise sous surveillance des associations s’intensifie donc. La loi d’août 2021, avec notamment la mise en place du Contrat d’Engagement Républicain (CER), a ouvert la voie, en donnant les outils pour le faire, à un contrôle accru des associations et de leurs membres par le gouvernement et l’Etat.

Obligation nous est faite de rappeler que les associations participent activement à la vie démocratique et sociale de notre pays. Pour bon nombre d’entre elles, elles assurent des missions de service public, palliant ainsi les manques de l'État. Souvent expertes sur des sujets délaissés ou ignorés, voire méprisés, par les pouvoirs publics, elles sont en première ligne pour répondre aux besoins de la population.  Indispensables elles jouent un rôle majeur en France.  1,5 million d’associations, 2,2 millions de salariés et 21 millions de participations bénévoles. Que seraient nos territoires, sans les actions de nos associations ? 

Les associations féministes quant à elles, assurent leur soutien inconditionnel à toutes les femmes et les personnes minorisées de genre. A celles qui souffrent dans tous les conflits où qu’ils aient lieu sur notre planète, à celles qui mènent des combats pour  acquérir ou préserver leurs droits. Ainsi inlassablement, dénoncent-elles le viol comme “arme de guerre”, les violences faites aux femmes, aux enfants et aux minorisé.es de genre, les condamnent, et oeuvrent à leur éradication.

Brandir l’octroi de subventions comme un épouvantail pour faire taire ou faire rentrer dans le rang les associations est une politique tout à fait inquiétante et répressive. Remplir des missions de service public se substituant en cela à l’Etat ne signifie en rien parler, agir, penser à l’unisson d’un gouvernement.

Nous allons continuer à porter le projet d’une société que nous voulons sans violences, sans discriminations, ni dominations, et cela plus que jamais en ces temps troublés. Nous ne nous tairons pas !

 

Signataires

Le Planning familial

Collectif des Associations Citoyennes

La Ligue des Droits de l’Homme

Observatoire des libertés associatives

 

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