Le vendredi 28 juin, la mairie de Lyon accueillait Pinar Selek, pour une journée de soutien.
Pinar Selek est sociologue, conteuse, écrivaine, militante féministe et antimilitariste. Elle subit depuis 25 ans des persécutions politico-judiciaires menées par le pouvoir turc en raison de ses engagements, notamment de ses recherches sur le mouvement kurde. Faussement accusée de terrorisme après une explosion accidentelle survenue en 1998 sur le marché aux épices d’Istanbul, elle a déjà été reconnue par quatre fois comme innocente. Le 6 janvier 2023, la Cour suprême de Turquie lui a notifié l’annulation de son quatrième acquittement.
Le 28 juin était le jour de la tenue de l'audience de son 5ème procès.
L’après-midi à l’hôtel de ville alternait prises de parole, interventions artistiques et suivi à distance du procès à Istanbul.
Le Planning Familial 69 était présent à Lyon et a lu un texte de soutien.
Ce 28 juin, le procès a de nouveau été reporté, après une nouvelle manœuvre du ministère de l'intérieur turc visant à faire passer pour acte terroriste un colloque universitaire tenu à Nice, lors duquel Pinar Selek était intervenante.
(Voir ci-dessous le Communiqué de la Coordination des collectifs de solidarité avec Pinar Selek « Un procès politique contre la liberté académique et la liberté d’expression »)
Voici le texte de soutien du Planning Familial 69 :
Le Planning Familial 69, association féministe et d'éducation populaire, tient à apporter son soutien à Pinar Selek qui lutte depuis 26 ans contre la répression, la domination et l'injustice.
Nous souhaitions témoigner de notre solidarité à celle dont la contribution aux mouvements féministes et internationalistes est immense. Militante de longue date, fondatrice de l'association Amargi contre les violences faites aux femmes, pour la paix et contre toutes les dominations, Pinar n'a cessé d'apporter son soutien aux opprimé.e.s et aux minorités, à toutes celles et ceux qui subissent le racisme et le patriarcat.
Malgré les persécutions incessantes qu'elle subit, Pinar a constamment travaillé à rassembler les féministes, depuis la "Rencontre des femmes pour la paix" à Diyarbakir en 2000 jusqu'à l'événement Toutes aux frontières à Nice en 2021. Lors de ces manifestations, elle appelait à soutenir les femmes migrantes, celles "dont on ne parle jamais" qui sont pourtant la majorité des personnes migrantes. Celles dont la situation de clandestinité imposée par des lois délétères, racistes et violentes, expose "aux violences sexuelles, aux réseaux de prostitution, aux abus, à l'esclavage domestique" rappelait-elle alors.
Son engagement nous oblige.
En 2012, dans son livre "Loin de chez moi... mais jusqu'où", elle rappelait le mot d'ordre de la première marche des femmes à Konya en Turquie, en 2002, qu'elle a participé à organiser : "Nous ne sommes pas les mêmes mais nous nous parlons, nous nous écoutons, nous nous comprenons." Que ces mots continuent à guider nos luttes, aujourd'hui plus que jamais, en solidarité avec elle, pour la justice et l'égalité, pour toutes celles et ceux qui subissent les dominations. Parlons-nous, écoutons-nous, comprenons-nous, travaillons à construire une société juste et opposons aux désespoir et aux fascismes : nos luttes, nos utopies et nos solidarités.