Voici son édito :
Féministes en colère !
"Féministes en colère" proclamait la banderole vite "bricolée" par quelques militantes lors de la manifestation contre la loi Sécurité globale le 12 décembre. Eh oui, en cette fin d'année 2020, les raisons d'être en colère ne manquent pas !
En colère contre le nombre de violences conjugales qui a explosé lors des deux confinements qui ont isolé les femmes et les ont livrées aux mains de leur conjoint violent.
En colère face à la menace qui pèse sur le 3919, numéro national d'écoute contre les violences faites aux femmes depuis près de trente ans. En effet, le gouvernement a décidé d'ouvrir à la concurrence le réseau 3919 à travers la création d'un marché public : c'est oublier que la qualité de l'écoute de la FNSF s'appuie sur une formation et une qualification particulière et ne repose pas sur des objectifs de rendement.
En colère contre le confinement qui a fragilisé les plus précaires, mis en danger de nombreux secteurs d'activité et laissé libre cours à la consommation et aux "courses de Noël".
En colère contre les menaces sur le droit à l'IVG partout dans le monde en particulier en Pologne.
En colère contre les éloges dithyrambiques adressés à Giscard d'Estaing qui a été tellement libéral et a "accordé" aux femmes le droit à l'avortement. Et les milliers de femmes dans les rues qui ont réclamé ce droit et le Planning qui proclamait "un enfant si je veux quand je veux", pourquoi les passer sous silence !
En colère contre les maltraitances médicales dont les femmes sont souvent les premières victimes.
Alors, cinquante ans de luttes des femmes n'ont-ils rien changé depuis la naissance du MLF en août 1970 ? C'est ce que nous voulions examiner à travers une série d'événements autour du thème : " Ne nous libérez pas, on s'en charge". Malheureusement, les deux confinements nous ont obligées à repousser cette
« célébration ».
Mais en 2021, pièces de théâtre, conférences, expositions nous aideront à réfléchir sur la transmission et les rapports entre les luttes d'hier et celles d'aujourd'hui.
Des raisons d'espérer pourtant ? Le projet de Maison des femmes, même s'il n'est pas encore très abouti nous permet d'imaginer un lieu de rencontres et de réflexion qui corresponde à nos envies.
Les voies dans lesquelles s'engager pour l'année 2021 sont nombreuses : droits menacés à défendre, nouveaux droits à conquérir, chemins entre hier et aujourd'hui à tracer.
Et nous resterons en 2021 comme en 2020 "fortes fières et en lutte", suivant le conseil d'Anne Sylvestre récemment disparue :
"Allez, on ose ! Il est grand temps ".
Vous pouvez le trouver en version numérique ici : http://69-planningfamilial.kentikaas.com/Record.htm?record=19116717124919349999