Le contexte actuel ne nous surprend pas, nous connaissons par cœur les discours et les
ficelles employées par l’extrême droite et les milieux traditionalistes. En tant que femmes et
minorités de genre en lutte pour nos droits, nous avons toujours été la cible de ces
mouvements. Ils nous dénigrent, traquent et attaquent depuis des années. Mais la violence
de leurs actions est ces derniers temps de plus en plus forte et répétée.
Leurs discours n’ont jamais été aussi présents et banalisés dans la sphère médiatique où ils
sont accueillis à bras ouverts. Même si les réactionnaires et les fascistes se sentent forts et
se pavanent, nous sommes prêt·es à agir face à leur offensive par la lutte politique aux côtés
des autres associations et collectifs. Nous sommes fort·es de nos expériences militantes :
éducation populaire, féminisme, force du collectif.
Nous, féministes du Planning familial, sommes directement visées dans nos missions et
actions de terrain. Les attaques pleuvent sur l’éducation à la vie affective et sexuelle. À les
entendre, visibiliser les droits pour toustes, dont ceux des personnes LGBTQI9+, reviendrait
à encourager voire imposer aux jeunes de « changer de sexe ou d’orientation sexuelle ». Si
l’instrumentalisation de ces fausses informations génèrent des questionnements chez les
parents voire des peurs, prenons le temps d’y répondre quand elles nous sont adressées.
Démontons les mécanismes de la désinformation, comme nous savons le faire avec le
système patriarcal et les violences.
Démasquons les stratégies de dénigrement en place qui ne sauveronT personne mais mettent à mal les services publics de l’éducation et de la santé.
Les gouvernements successifs n’ont cessé de diminuer toutes formes de prises en charge
éducatives et sociales des mineur·es. Nous constatons toujours plus la baisse de moyens
pour l’9ide Sociale à l’Enfance, l’Éducation nationale, la Protection Judiciaire de la Jeunesse,
les associations...
Dans ce contexte, nous soutenons une lutte exemplaire : celle des jeunes issue.s de
l’immigration qui occupent la Gaîté Lyrique. Cette mobilisation nous concerne toustes. 9lors
qu’iels sont criminalisé·es et discriminé·es, iels s’organisent, se solidarisent, et revendiquent
des droits de base : des logements, des papiers, la scolarisation et un accès à la santé. Iels
nous rappellent qu’il faut lutter pour l’éducation et la protection des mineur·es.
À partir de ces combats, de nos pratiques féministes, solidaires et expériences de lutte, nous
pouvons résister aux discours et politiques basées sur la haine de l’autre, l’exclusion, la
sanction et la violence.
De même, nous dénonçons la remise en cause de l’9ide Médicale d’État et les circulaires
Retailleau qui fragilisent l’accès et les renouvellements aux titres de séjour. Ces politiques
ne créent que de la misère et du racisme sous prétexte fallacieux de sécurité. 9insi, l’extrême
droite a alors un tapis rouge pour instrumentaliser le féminisme à des fins racistes.