Les effets sur les participant.es aux consultations de santé sexuelle et IVG médicamenteuses
Effet 1 : Déconstruire efficacement les idées reçues et acquérir de nouvelles connaissances
Les échanges de point de vue entre les personnes du groupe permettent de déconstruire les idées reçues sur les sexualités, l’anatomie, les violences, les effets secondaires de contraceptifs...
L'échange entre pair.es permet de faire lien entre savoir expérientiels et appropriation de connaissances. Il permet de trouver entre elles et eux des solutions à leurs questions de santé sexuelle, en écoutant des témoignages et en s'appropriant des savoirs.
Effet 2 : Diminue le stress de la consultation
L’environnement et la logistique ont un impact important dans la prise en charge gynécologique. En effet, la disposition des espaces et des salles rend l’ambiance conviviale et accueillante : ce qui est rassurant pour les personnes venant en consultation.
Le champ lexical des émotions positif est d'ailleurs utilisé : “apaisée - empathie - rassurée - déstressée”.
Effet 3 : Facilite l’expression des sentiments
Le collectif devient un vecteur de solidarité et de soutien pour les personnes en consultations. Les éléments non-verbaux sont significatifs (sourires, regard, tape sur l’épaule...) pour rassurer. Les personnes peuvent exprimer leurs demandes, craintes lors du groupe en amont d'une consultations gynéco :
“en fait c’est très douloureux pour moi et j’ai pas du tout envie d’en parler... (éclate en sanglots)
“d’accord très bien, totalement ok de pleurer, d’être triste, énervée... dans tous les cas vous êtes légitimes”
Effet 4 : La sortie de l’isolement
Le groupe en santé sexuelle permet de se sentir “moins seul.e”. L’accueil collectif est envisagé comme un moyen efficace de sortir de l’isolement relationnel et pallier l’éloignement aux institutions. il permet de créer des liens sociaux (S. Paugam- 2022).
Le soutien des autres membres du groupe sont signes de protection et de reconnaissance, en plaçant les participant.es au centre et en valorisant leurs expériences personnelles.
À partir de ces définitions, nous pouvons affirmer que l’accueil collectif permet aux participant·e·s de créer des liens sociaux.
Le groupe revêt une importance cruciale pour tous·tes les participant·e·s, mais représente un enjeu majeur pour les personnes les plus défavorisées au regard de leur position dans l’espace social. L’accueil inconditionnel porté par le MFPF permet aux usager·e·s de ne pas se sentir jugé·e·s, gêné·e·s et de pouvoir demander “de l’aide” (usagère de 18 ans).
Effet 5 : L’horizontalité du lien patient-pro
Ce lien entre savoir expérientiels des personnes concernées et l'appropriation de connaissances est souligné par les usager.es elles-mêmes. Il permet de trouver entre elles et eux des solutions en écoutant des témoignages et se les appropriant.
Cela crée une relation horizontale entre les pro et les personnes accueillies.
La démédicalisation est perçue par les participant.es grâce à la bienveillance des professionnel.les, l’absence de jugement et la création d’une ambiance chaleureuse.
“Il y a quelque chose de très bienveillant, très féministe, très positif, je trouve... il y a une démarche cadrée et tout, avec un protocole, super cool... Alors que chez le médecin traitant, j’étais plus en mode... réticent, mais je me posais la question, est-ce que ça va être bien réceptionné que j’aborde ce sujet ?”
Effet 6 : La prévention : la libération de la parole concernant les discriminations, les violences et les IST
L'accueil collectif permet d'aborder les questions de prévention dans le groupe.
Ces enjeux de prévention se retrouvent dans la sensibilisation aux VSS effectuée lors du dépistage des violences mais aussi dans les questions liées aux IST.
L’approche par la conversation permet l’introduction de différents outils, dont le violentomètre qui permet de repérer la présence ou menace de VSS dans une relation. Les violences médicales et gynécologiques sont également au centre des accueils collectifs à travers le partage entre usager·e·s de précédentes expériences les ayant mis·e·s mal à l’aise, gêné·e·s et interpellé·e·s.
Créer un cadre propice au partage de vécus de violences permet aux personnes de s’exprimer librement sans peur de représailles. Cette expérience est vécue comme “rassurante” par une usagère car cela “permet de comprendre que nous vivons la même expérience”.