Non, l'avortement n'est pas un droit comme un autre !

Le Planning familial a lancé le 28 septembre dernier le baromètre de l'accès à l'IVG (journée internationale du droit à l'avortement). Celui-ci doit permettre de documenter les conditions concrètes d'accès à l'avortement à travers le territoire national (hexagone et Outre-mer). Et après 50 ans d'entrée en vigueur, nous constatons que ce droit de la santé reste tabou et inégalement accessible sur le territoire. 

 

Un droit reconnu et largement approuvé

Pourtant près de 85 % des personnes interrogées se déclarent très fortement attachées au droit à l'avortement. Derrière ce chiffre, c'est la parole des femmes qui parle et les nombreux témoignages que nous avons régulièrement dans nos 3 centres : nous remerciant de l'accueil ou encore de l'absence de jugement... Ou encore soutenant les actions que nous menons au quotidien au sein du Planning familial 75.

Cependant la crainte d'une remise en cause de ce droit est présente pour 51 %  ayant déjà eu recours à l'IVG (contre 30 % du grand public).

 

mais un droit qui engendre encore peurs du jugement et pressions

2 femmes sur 3 ayant avorté ont peur d'être jugées et d'avoir des remarques de l'entourage 

Les paroles de l'entourage, de professionnel•les de santé restent malgré tout un réel frein dans l'accès au droit à l'avortement. Nous avons des témoignages de femmes ayant été mal informées, de professionnel.les qui demandaient davantage de rendez-vous que ceux prévus par la loi, des injonctions à garder la grossesse selon l'âge des personnes... Toutes ces remarques et pressions jugeantes sont des intentions de décourager les femmes sans leur permettre de faire des choix éclairés pour leur propre corps et leur projet de vie.

Ainsi 1 femme sur 3 a ressenti des pressions lors de l'avortement (professionnel•les, entourage, anti-choix)

 

54 % des femmes ont attendu plus de 7 jours leur rendez-vous 

Dans la loi, toute femme demandant un avortement doit avoir un rendez-vous dans les 5 jours. Ceci dans le but d'offrir un accès rapide et sécurisant à ce soin. Pourtant dans de nombreux départements cet accès rapide n'est pas possible et ce pour diverses raisons comme le manque de structures, ou encore de professionnel•les formé•es, les déserts médicaux... 

 

1 femme sur 2 n'a pas obtenu d'arrêt maladie pour avorter

Certains médecins demandent aux patientes si elles veulent un arrêt de travail, mais pour 1 femme sur 2, cela ne leur est pas proposé. 

Nous nous efforçons de répondre tous les jours aux demandes des femmes en consultations, à leurs besoins d'arrêt maladie ou encore d'avoir recours à l'IVG les week-end ou lors de leur jour de repos : parfois la situation des personnes est compliquée économiquement, les jours de carence ne sont pas pris en charge par la sécurité sociale ni par l'employeur. 

Il convient dès lors d'être à l'écoute de toutes les situations que nous rencontrons.

31 % des femmes déclarent ne pas avoir eu le choix de leur méthode d'avortement 

Enfin, si l'enquête présente des retours d'expériences positifs concernant les informations reçues et l'accompagnement à l'IVG (8 femme sur 10), certaines témoignent d'un sentiment de gêne pour poser des questions et des pressions pour le choix de la méthode utilisée.

Si Mon corps Mon choix est un slogan que nous prônons au quotidien, 31 % des femmes n'ont pas eu le choix et les professionnel•les privilégient souvent l'avortement par médicament.

 

Et alors, que fait-on pour améliorer l'accès à l'IVG ?

Il est essentiel que les responsables politiques se saisissent du baromètre d'accès à l'avortement

 

D'une part pour mettre en oeuvre un réel accès à ce droit partout en France d'Outre-mer et métropolitaine, d'autre part pour des raisons d'équité territoriale d'accès aux soins. 

 

Le Planning familial préconisent plusieurs priorités pour réduire la stigmatisation des personnes qui avortent et permettre de libérer la parole :

 

  • Mieux former les professionnel•les
  • Mener une campagne de communication grand public et mettre en oeuvre des séances d'éducation à la sexualité
  • Développer de nouveaux centre IVG, notamment dans les zones rurales et Outre-mer et dans les déserts médicaux.

 

 

 

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