Une occasion de rappeler quelques chiffres ; dans le monde, 200 000 femmes ont subi des mutilations sexuelles, et 60 000 jeunes femmes sont excisées en France. En effet, ici, l’excision est toujours pratiquée, malgré la loi qui continue d’évoluer en faveur des victimes (10 ans d’emprisonnement et 150 000€ d’amende, et jusqu’à 15 ans d’emprisonnement pour un responsable sur une mineure de moins de 15 ans). C’est aussi contre cela que Fatoumata Gassama se bat ; constatant le grand nombre de femmes touchées par cette pratique dans son entourage, elle veut désormais agir et se faire entendre.
L’exposition permet d’abord de mieux comprendre l’étendue mondiale de ces pratiques de mutilations génitales, et ce qu’elles engendrent : la violence de l’acte d’excision (et les différentes types de pratiques), les répercussions physiques et psychologiques très lourdes. Ainsi, elle est aussi composée de témoignages de femmes victimes. Pour mieux en parler et mieux agir, la dernière partie de l’exposition resitue l’excision dans le cadre juridique : comment faire pour dénoncer, se faire aider.
En effet, à Nantes, il est important de parler de ce sujet délicat ; de nombreuses migrantes demandant l’asile de l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides) et doivent obtenir un certificat d’excision et de non-excision. Problème ; il n’y a qu’un seul médecin légiste qui délivre ces certificats officiels, et le délai d’attente pour les femmes est d’environ 5 mois pour obtenir la consultation, or le dossier d’asile doit être rendu en général entre trois semaines et un mois. Le Planning Familial voit donc le nombre de femmes demandeuses d’asiles et de certificats de non-excisions augmenter fortement depuis quelques mois.
Il est donc primordial d’informer et de renseigner les femmes aussi sur leurs possibilités ; l’exposition nous renseigne également sur les opérations de reconstruction. En effet, depuis 2004, elles sont remboursées par la Sécurité Sociale. Les femmes qui bénéficient sont peu nombreuses mais en sont très satisfaites ; un combat qui continue à Nantes puisqu’un médecin est en train d’être formé pour pratiquer cette opération auprès de l’UGOMPS (CHU) et que des médecins interviennent déjà dans le domaine de la réparation à la Clinique Brétéché.
« Excisions, femmes mutilées », par Fatoumata Gassama dans le cadre du projet Ubuntu
A partir du 15 mai et pendant 15 jours au Planning Familial de Nantes
4 rue Meuris – 44100 Nantes