Nous souhaitons réaffirmer tout notre soutien aux victimes, car il leur a fallu un immense courage pour affronter cette première journée. D’abord, elles ont dû entendre la lecture complète des faits de viols et d’agressions les concernant, énoncée par la présidente du tribunal. Ensuite, elles ont dû subir un témoignage de la défense pour le moins choquant.  

Ce témoignage a été porté par un médecin retraité, ancien praticien à l’hôpital de Langon, qui se décrit comme un confrère et un ami de Bassam El Absi. Celui-ci a vanté la « grande respectabilité » et la « compétence » de l’accusé, avant de basculer dans un discours totalement surréaliste. Il a affirmé que la réalisation d’une échographie avec une sonde endovaginale pouvait provoquer, selon ses mots, « une sensation de plaisir d’un côté comme de l’autre ».  

 

Interrogé par une avocate de la partie civile, ce médecin a poursuivi en expliquant que cette sonde, lubrifiée et pouvant, selon lui, s’apparenter à un organe masculin, pouvait effectivement déclencher du plaisir.  

 

Quelle humiliation pour les victimes ! Horrifiées par de tels propos, ces femmes, marquées à vie dans leur chair par les viols et les agressions subis, ont dû une nouvelle fois faire face à un mépris inacceptable.  

 

Ce témoignage reflète une problématique bien plus large : la persistance, dans le corps médical, de logiques de domination masculine. Il est urgent de déconstruire ces représentations, qui entraînent des conséquences désastreuses.  

 

La dernière enquête interne de l’Ordre des médecins sur les violences sexistes et sexuelles (VSS) révèle des chiffres alarmants : la moitié des étudiantes en médecine et un quart des femmes médecins en exercice déclarent avoir été victimes de comportements de domination dans leur milieu professionnel.  

 

Pour que de tels faits ne se reproduisent plus, nos associations réclament, au niveau national, une enveloppe de 2,6 milliards d’euros pour la lutte contre les violences sexistes, sexuelles, conjugales et intrafamiliales. Ce financement est nécessaire pour mener des actions simultanées dans tous les domaines : prévention, écoute, accompagnement, protection, hébergement, police et justice.  

 

Nous insistons sur l’importance de la prévention dès le plus jeune âge et de la formation de toute la société civile et institutionnelle. Ce sont des leviers essentiels pour opérer un véritable changement de paradigme et bâtir une société plus juste et respectueuse.  

Planning Familial de la Gironde 

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